domingo

j'ai ouvert la cage en la refermant derrière moi. et puis surtout, je t'ai bailloné.

Dimanche 15 septembre 2013 à 18:33

- bon. je monte eihn.
- c'est ça oui, monte, là-haut tu n'as pas besoin d'être grande.

il pleut des cordes, on y voit à peine entre les gouttes. les dimanches gris qui grésillent, y a rien de plus grisant avouons. le ciel n'est toujours pas tombé, peut-être bien finalement qu'il n'existe plus pour de vrai et qu'aucune statue de pierre ne le tient sur leurs épaules. tant mieux pour elles, il devait être bien lourd. et j'me balance par la fenêtre, c'est marrant de voler en battant des pieds comme un enfant qui se débat des sables mouvants. mais dans ma tête c'est Paris, et pour une fois je lance les paris mes amis, ici c'est trop long.
mais tu sais Charlie, ici c'est calme, et au moins tu es peinard.
c'est pas mon but d'être peinard dans la vie, comprends bien. moi j'veux de la grandeur, du temps de pluie, des histoires à raconter en rentrant, j'veux un loft avec un lit immense, des pavés collés sous mes pieds, du soleil à la demande, me plonger dans la Seine s'y noyer nue et échapper aux p'titis flics, j'veux partir sans payer en riant comme un détraqué, faire le tour de la grande roue, et puis la photos pour la fin, j'veux les 400 coups amoureux, se planquer dans disneyland et dire salut à mickey la nuit, j'veux l'arc et le triomphe, les cathédrales, les révolutions la mer, j'veux m'enivrer à marseille et dormir dans les ports, l'amour aussi mais pas celui qui ment et qui part, j'veux des cris et des réconciliations en forme de baisers saouls, claquer la porte, la rouvrir en dansant, des pleurs mais avec la certitude qu'on est heureux comme ça. alors oui, ici c'est calme, mais ici c'est pas chez moi.

il pleut des cordes, corps à corps, à corps perdu, je perdure dans ce qu'on appelle la balance du temps. et même si au bout de mes lèvres les derniers rayons s'y jettent encore, dans une heure paraît-il que c'est l'automne ça y est. les passants commencent gentiment à s'envoler, ça te fait rire, profite profite. notre temps est compté à partir de ce soir.
il pleut des cordes, et je tourne je tourne je tourne, j'habite sur un carrousel rougebleuvertorange avec des lampions des guirlandes et des tintements.
il pleut des cordes et j'adore ça.

Commentaires

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Par verone le Dimanche 15 septembre 2013 à 19:44
Merci pour ton mail.
Oui se cacher les yeux, mais nous qui avons les yeux grand ouverts, que faisons-nous hormis nous regarder le nombril?
Par verone le Dimanche 15 septembre 2013 à 21:08
Pas d'écran plasma pour moi, ni de pantoufles à 300 dollars. Reste... et ça je savoure!
Bonne continuation et merci pour cette distraction.
Par maud96 le Vendredi 27 septembre 2013 à 19:20
Joli texte (j'adore rêver... et là tu y réussis vraiment à me faire rêver !)
 

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