sous les lumières des lampadaires y a les moustiques qui tournent plus droit, les arbres fleurissent pour de faux en croyant à un jour nouveau, et fanent pour de vrai à la minute bleue du matin, y a des filles cadavériques qui crèvent chaque dix mètres sur le parterre froid du bitume et sur un décor faussement charmant, la musique s'élance encore un peu au loin, et au vu des derniers qui gerbent sur le volant de quelques voitures on devine l'alcool et l'héro qui s'y arrache de leur tripes. et ça parle et ça gigote et ça s'émoustille, et ça drague, ça grimace, ça s'enlace et ça reste là, au bord de ses routes délavées. y a plus d'taxis, ni d'flics, la dérive c'est par ici, allez-y! plongez, si le fond existe, il faut bien qu'il soit là pour quelque chose. allez, allez! et percez ces bouées.
sous les lumières des lampadaires y a des cadavres qui dansent les yeux cocés, les pupilles noires et chialantes. allez viens, le jour nouveau est pour demain, traine pas dans le coin garçon, tu risquerais de finir comme ces arbres, à faner avant même que l'hiver s'en vienne. allez viens, viens, on va s'aimer nous, c'est bien plus vivant.
ps. fuck [..]